Logo Watt Watchers

Logement insalubre ou indécent : s'informer et agir

#Je m’informe 💡29 juil 2025Logement insalubre ou indécent : s'informer et agir

Alexandre Demange

  • ♨️ Votre radiateur refuse de fonctionner et votre propriétaire vous demande de le réparer ?

  • 🚰 Vous n'avez plus accès à l'eau chaude ?

  • 🪟 Votre fenêtre ne se ferme plus correctement ?

Si ces situations vous sont familières, il se pourrait bien que vous soyez locataire d’un logement indécent ou d’un logement insalubre.

Heureusement, vous n'êtes pas seul. Des solutions existent pour vous aider à améliorer votre cadre de vie et faire valoir vos droits. 🏠

Résumé de l'article :

Vivre dans un logement indécent ou un logement insalubre n’est pas une fatalité. Mais encore faut-il bien comprendre la différence entre non-décence (non-respect des critères de décence) et insalubrité (danger pour la santé physique ou la sécurité physique).

Ces deux situations relèvent de dispositifs juridiques qui diffèrent au niveau des compétences, des moyens d’actions et de la protection des occupants. Elles relèvent toutes deux des notions liées à l'habitat dégradé. 🏚️

Un logement décent doit respecter un ensemble de normes liées à la surface habitable, à l’aération, au chauffage, à l’installation électrique, à l’eau chaude ou encore à l’absence de nuisibles. Ces critères sont définis par le décret du 30 janvier 2002 et le Code de la santé publique. ⚖️

⚠️ Locataire : si votre résidence principale est en mauvais état, le propriétaire (ou bailleur) a l’obligation d’intervenir.

La première démarche consiste à avertir le propriétaire par lettre recommandée avec avis de réception. En cas de refus d’agir ou d’absence de réponse sous deux mois, vous pouvez faire un signalement aux autorités compétentes.

Face à un logement insalubre, un arrêté d’insalubrité peut être pris. Cela entraîne la mise en conformité, voire un relogement. 🏡

En tant que locataire, vous avez des droits et des recours. Des services publics et des associations vous accompagnent. 🤝

👀 Lisez la suite de l’article pour éclaircir votre situation, comprendre les démarches et faire valoir vos droits !

Comprendre la non-décence et l'insalubrité d'un logement

Ces deux notions sont souvent confondues, pourtant elles renvoient à des situations juridiques distinctes, avec des recours et des actions différentes. 🎯

La non-décence d'un logement : définition 💡

Image d'un logement non décent avec un radiateur non fonctionnel et une vitre fissurée

La non-décence est définie par le Décret n°2002-120 du 30 janvier 2002. Un logement indécent ne répond pas aux critères minimaux nécessaires pour garantir la sécurité physique, la santé et le confort de ses occupants. 💡

Cette obligation s'applique à toute location, qu'elle soit vide ou meublée, dès lors qu'il s'agit de la résidence principale du locataire, et ce, quel que soit le statut du bailleur (privé ou social).

L'objectif est d'assurer un cadre de vie digne pour tous.

Critères de décence :

Un logement est jugé décent s'il respecte plusieurs critères spécifiques :

  • 📐 Surface et volume minimaux : il doit comporter au moins une pièce principale avec une surface habitable au moins égale à 9 mètres carrés et une hauteur sous plafond d'au moins 2,20 mètres, ou un volume habitable au moins égal à 20 mètres cubes.

  • ❤️ Sécurité physique et santé : le logement ne doit pas présenter de risques manifestes pour la sécurité physique ou la santé des locataires. Cela inclut un gros œuvre en bon état, des menuiseries extérieures protégeant des infiltrations d'eau, des dispositifs de retenue des personnes (garde-corps) conformes, des matériaux de construction sans risques manifestes, et des réseaux d'électricité et de gaz conformes aux normes de sécurité. ⚡

  • ♨️ Équipements importants :

    • Le logement doit être pourvu d’une installation permettant un chauffage normal (adaptée aux caractéristiques du logement, sauf si les conditions climatiques le justifient dans les DROM-COM).
    • Une alimentation en eau potable avec pression et débit suffisants.
    • Une évacuation des eaux ménagères et des eaux-vannes empêchant le refoulement des odeurs.
    • Il faut aussi une cuisine ou un coin cuisine aménagé avec évier raccordé à l'eau chaude et froide (sauf DROM-COM pour l'eau chaude) et évacuation des eaux usées.
    • Une installation sanitaire intérieure comprenant un WC (séparé de la cuisine et de la pièce de repas) et un équipement pour la toilette corporelle (baignoire ou douche) avec eau chaude et froide (sauf DROM-COM pour l'eau chaude) + évacuation des eaux usées.
    • Un réseau électrique permettant l'éclairage et le fonctionnement des appareils ménagers courants est également nécessaire. 🔌
  • 🌬️ Protection et aération : le foyer doit être protégé contre les infiltrations d'air parasites et permettre une aération suffisante. Les portes et fenêtres ainsi que les murs et parois donnant sur l'extérieur ou des locaux non chauffés doivent présenter une étanchéité à l'air suffisante. 💨

  • 🪳 Absence de nuisibles ou parasites : le logement doit être exempt d'animaux nuisibles (comme les rats) ou de parasites (comme les puces de lit, cafards). Parce qu'après tout, vous n'avez pas signé de bail avec des colocataires à six pattes ! 🐀

  • ⚡️ Performance énergétique minimale : depuis le 1er janvier 2023, les logements mis en location en France métropolitaine doivent respecter un seuil maximal de consommation d'énergie finale (450 kWh/m²/an). L'appréciation de la décence d'un logement a évolué avec le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) : à partir du 1er janvier 2025, le logement devra être classé entre A et F ; entre A et E à partir de 2028 ; et entre A et D à partir de 2034. 📊


Exemples de suspicion de non-décence :

  • Une fenêtre qui ne ferme plus 🪟
  • Des traces d'infiltrations d'eau ou d'humidité 💧
  • Un système de chauffage vétuste ou l'absence totale de chauffage ♨️
  • Une ventilation défectueuse ou insuffisante 💨
  • L'absence d'eau chaude sanitaire 🚱

L'insalubrité d'un logement : définition 💡

photo d'un logement insalubre avec de l'humidité excessive sur les murs

⚠️ L'insalubrité est une notion plus grave que la non-décence.

Elle est déclarée par un arrêté préfectoral après une évaluation réalisée par un service communal d'hygiène (SCHS) de la mairie ou l'Agence Régionale de Santé (ARS).

Elle concerne des logements qui présentent un danger ou un risque pour la santé ou la sécurité physique des occupants, ou même pour le voisinage, du fait de leur état ou des conditions d'occupation. 🚨

émoji Apple de la main avec l'index qui pointe à droite

Photo prise par les Compagnons Bâtisseurs Île-de-France

Périmètre de l'insalubrité

La notion d'habitation insalubre englobe également tout local impropre par nature à l'habitation, comme les caves ou les sous-sols, ainsi que les logements avec des revêtements dégradés contenant de l’amiante ou du plomb présents à des concentrations dangereuses, ou qui présentent un risque de péril. ‼️

La loi de Mobilisation pour le Logement et la Lutte contre l'Exclusion (Loi MOLLE) du 25 mars 2009 donne une définition juridique de l'habitat indigne, précisant qu'il s'agit de locaux ou installations impropres par nature à l'habitation, ou de logements dont l'état expose les occupants à des risques manifestes pour leur sécurité ou leur santé. ⚖️


Exemples de suspicion d'insalubrité :

  • Une pièce principale sans fenêtres ou sans éclairement naturel suffisant ☀️
  • Des risques d'électrocution dus à une installation électrique défectueuse ou d'incendie liés à des équipements dangereux ⚡️
  • L'absence totale de point d'eau dans le logement 🚱
  • La surpopulation par rapport à la superficie de l'habitat 🧑‍🧑‍🧒‍🧒
  • La présence de plomb, d'amiante ou une humidité excessive avec moisissures importantes 😷
  • Un bâti en mauvais état (fissures, infiltrations, gros œuvre dégradé) 🏚️

L'insalubrité est encadrée par les règlements sanitaires départementaux (RSD), qui peuvent varier légèrement selon le territoire. Le maire veille au respect de ces règles de salubrité publique sur sa commune.

L'ARS et les SCHS sont les entités compétentes pour mener les enquêtes et, si nécessaire, engager la procédure administrative adaptée. 🏛️

Tableau comparatif des différentes notions 🔍

CaractéristiqueNon-décenceInsalubrité
Texte de référenceDécret du 30 janvier 2002Code de la santé publique (CSP)
Diagnostic parCAF / diagnostic techniqueARS / SCHS / service d'hygiène communal
ConséquencesSuspension des APL (Aides Personnelles au Logement), obligation de travaux pour le propriétaireArrêté d'insalubrité préfectoral, suspension du paiement du loyer, obligation de relogement par le propriétaire
RecoursCivil (juge des contentieux de la protection, commission départementale de conciliation)Administratif (mairie, préfecture)

Suis-je concerné ? Mon habitat est-il indigne ? 🤔

Vous vous interrogez sur la qualité de votre logement ? Répondez à ces quelques questions pour avoir une idée plus précise de la situation. C'est un peu comme un check-up médical, mais pour votre habitat ! 🩺

📐 Votre logement a-t-il une pièce principale de moins de 9m² ou une hauteur sous plafond inférieure à 2,20 mètres ?

💧 Avez-vous des traces importantes d'humidité, des moisissures étendues, ou une ventilation clairement insuffisante ?

⚡️ Votre installation électrique présente-t-elle des fils dénudés, des prises endommagées, ou d'autres risques d'électrocution ?

♨️ Manquez-vous de chauffage en période hivernale, ou votre système de chauffage est-il manifestement défectueux ?

🚿 Y a-t-il une absence d'eau chaude, ou un problème d'accès à l'eau potable dans votre logement ?

🪳 Votre logement est-il infesté de nuisibles ou parasites, comme des rats ou des punaises de lit, de manière persistante ?

🏚️ Les murs, sols ou plafonds de votre logement sont-ils fortement dégradés (fissures importantes, effondrements partiels) ?

🧑‍🧑‍🧒‍🧒 Avez-vous le sentiment que le nombre d'occupants de votre logement est trop élevé par rapport à sa superficie ?

☀️ Votre logement manque-t-il d'un éclairage naturel suffisant ou d'ouvrants donnant sur l'air libre ?

Si vous avez répondu "oui" à plusieurs de ces questions, il y a de fortes chances que votre logement présente des signes de non-décence, voire d'insalubrité. 📝

Quelles démarches entreprendre ?

Face à un logement dégradé, voici les démarches à suivre 👇

1️⃣ Vérifier si le problème relève du locataire ou du propriétaire 🆚

La première chose à faire est de déterminer la responsabilité des désordres. La loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 fixe la répartition des responsabilités en matière d'entretien entre locataire et propriétaire. 📋

Le locataire est responsable des menues réparations et des réparations d'entretien courant. Toutes les autres réparations incombent au propriétaire, qui est tenu de remettre un logement en bon état et d'assurer son entretien. 🛠️

Si vous avez un doute sur cette répartition, n'hésitez pas à contacter l'ADIL de votre département. Ils pourront vous apporter des conseils juridiques gratuits. 📞

2️⃣ Informer le propriétaire 📩

C'est la première et la plus importante démarche. Il faut adresser un courrier recommandé avec AR (accusé de réception) à votre propriétaire pour l'informer des désordres constatés et demander les travaux nécessaires. Conservez précieusement une copie de cette lettre. 📮

Ce courrier servira de preuve de votre bonne foi si des procédures plus importantes doivent être engagées par la suite. Le propriétaire est la personne la mieux placée pour agir rapidement. Un écrit détaillant son engagement à réaliser les travaux et les délais fixés permet d'éviter tout malentendu. 📝

👉Accéder à un modèle de lettre à adresser à votre propriétaire

3️⃣ Saisir la Commission Départementale de Conciliation (CDC) (optionnel)

Si, 2 mois après l'envoi de votre lettre recommandée, votre propriétaire ne répond pas ou refuse de faire les travaux de mise en conformité, vous pouvez saisir la Commission Départementale de Conciliation. Cette démarche est amiable et gratuite. 🤝

La CDC, composée de représentants des locataires et des propriétaires, a pour mission de trouver une solution acceptée par les deux parties. Vous pouvez également faire appel à un conciliateur de justice. ⚖️

4️⃣ Si pas de réponse sous 2 mois : signaler la situation

Si la mise en demeure reste sans réponse après deux mois, ou si le désaccord persiste, il est temps de signaler la situation aux autorités compétentes. Le silence, parfois, vaut tous les aveux ! 🔇

Signaler en ligne :

Vous pouvez signaler votre situation via la plateforme gouvernementale Signal Logement (anciennement Histologe). C'est un service gratuit qui vous permet de déposer des photos et des documents pour constituer votre dossier. Votre alerte sera ensuite automatiquement envoyée au service compétent. 💻

Cette plateforme est disponible dans de nombreux départements. Le signalement du logement insalubre devient ainsi plus simple et plus efficace. 📱

Signaler en guichet :

Vous pouvez également vous adresser directement aux services d'hygiène compétents :

  • Au service communal d'hygiène et de santé (SCHS) de votre mairie. Les maires sont responsables de l'application des règles d'hygiène et de salubrité.
  • À l'ARS (Agence Régionale de Santé) si vous avez une suspicion d'insalubrité. L'ARS est chargée d'intervenir pour les signalements relevant du Code de la santé publique. 🏥

Le signalement doit être aussi complet que possible, incluant votre bail, des photos (sauf indication contraire du service) et un historique détaillé de vos échanges avec le propriétaire. 📸

Diagnostic et suite 📁

Un signalement déclenchera souvent une visite sur place par un agent de la mairie (SCHS) ou de l'ARS. L'objectif est de vérifier l'état de votre logement et de constater les désordres. C'est un peu comme une expertise médicale, mais pour votre habitat ! 👩‍⚕️

Selon les conclusions de cette visite, les conséquences peuvent varier :

  • Si les désordres relèvent de la non-décence, un courrier de mise en demeure sera envoyé au propriétaire pour qu'il réalise les travaux.
  • Si la situation est plus grave et présente un risque pour la santé ou la sécurité, un arrêté d'insalubrité préfectoral peut être prononcé. Cet arrêté entraîne la suspension des loyers et impose au propriétaire une obligation de relogement des occupants. 🏠

Impact sur les aides au logement (CAF / MSA)

Si vous êtes allocataire, la Caisse d'Allocations Familiales (CAF) ou la Mutualité Sociale Agricole (MSA) jouent un rôle important dans la lutte contre le mal-logement. La décence d'un logement est une condition pour bénéficier des aides au logement (ALF et ALS). 💰

Protocole CAF pour les logements non décents :

  • 🔔 Signalement du logement insalubre ou non-décent : vous pouvez signaler le problème à la CAF via un formulaire en ligne ou en contactant directement votre CAF.

  • 🔍 Diagnostic : la CAF missionnera un partenaire habilité, comme SOLIHA dans certains départements, pour réaliser un diagnostic de contrôle de la décence du logement par la CAF. Cet expert vérifiera à l’aide d’une grille d’évaluation si le logement satisfait ou non aux caractéristiques de décence. 🔍

  • 💶 Conséquences en cas de non-décence avérée : si le logement est constaté non décent, la CAF le notifie au propriétaire et au locataire. Le versement de l'allocation logement (ALF ou ALS) est suspendu et son montant est conservé par la CAF pour une durée maximale de 18 mois. Pendant cette période, l'aide est bloquée mais non supprimée. Le propriétaire est informé qu'il doit effectuer les travaux de mise en conformité dans ce délai. ⏰

  • 🧾 Loyer résiduel : en tant que locataire, vous devez continuer à payer votre loyer en déduisant le montant de l'allocation logement. On appelle cela le loyer résiduel. Le paiement partiel dans ces circonstances ne peut être considéré comme un défaut de paiement. 💳

  • 🏠 Après les travaux : si les travaux sont réalisés dans le délai de 18 mois et que le logement est remis aux normes après une nouvelle visite de contrôle, le montant de l'allocation logement conservé sera reversé au bailleur.

  • 💸 Si les travaux ne sont pas faits : si les travaux ne sont pas effectués à l'expiration du délai de 18 mois, le montant de l'allocation logement conservé est définitivement perdu pour le bailleur. Le propriétaire ne pourra pas réclamer au locataire la part du loyer non perçue correspondant à l'allocation logement. 🚫

  • 📆 Cas particuliers et prolongation : à titre exceptionnel, le maintien et la conservation de l'AL peuvent être prolongés pour une durée de 6 mois, renouvelable une fois, dans certains cas. Cela peut être pour permettre l'achèvement de travaux engagés, pour prendre en compte une action judiciaire du locataire pour rendre le logement décent, ou pour prévenir des difficultés de paiement du loyer ou de relogement du locataire. ⏳

  • ⚖️ Sanctions si le locataire empêche les travaux : si les dégradations constatées sont de votre fait, ou si vous vous opposez aux travaux de mise en conformité, ou à la visite de la personne qualifiée, la CAF peut vous mettre en demeure de réaliser les travaux dans un délai de 3 mois. Si le logement n'est pas remis en conformité après ce délai, le versement de l'aide au logement sera interrompu, et vous devrez payer la totalité du loyer. ⚠️

Le contrôle de la décence du logement par la CAF vise à inciter les propriétaires à réaliser les travaux nécessaires pour garantir un logement de qualité. 🎯

Vos droits en tant que locataire

En tant que locataire confronté à un logement dégradé, vous disposez de droits importants pour votre protection. Connaître ses droits, c'est déjà la moitié de la bataille gagnée ! 💪

Qui paye quoi ? 💶

Commençons par rappeler les différents points à charge du locataire et du propriétaire 👇

À charge du locataire :

  • Visite d’entretien annuelle (chaudière gaz) ;
  • Nettoyage de la bouche de ventilation et des entrées d’air des fenêtres ;
  • L’entretien des fenêtres (réparation des poignées, des joints thermiques ou remplacement du vitrage…) ;
  • Changement des joints et de la robinetterie (mitigeurs, robinets d’arrêt, chasse d’eau) ;
  • Réfection des joints en silicone des sanitaires.

À charge du propriétaire :

  • Rénovation de l’installation électrique ;
  • Remplacement du système de chauffage ;
  • Remplacement du système de production d’eau chaude ;
  • Ramonage du conduit principal des bouches de ventilation ;
  • Réparation des fuites sur les canalisations (alimentation et évacuation) Suspension du loyer et relogement en cas d'arrêté d'insalubrité 🚚

Si un logement déclaré insalubre fait l'objet d'un arrêté d'insalubrité, le paiement du loyer est suspendu. Cette suspension prend effet à partir du premier jour du mois suivant la notification de l'arrêté. Les charges peuvent, en revanche, rester dues. Cette mesure vise à protéger les occupants et à faire pression sur le propriétaire pour qu'il agisse. 🛡️

Le propriétaire est alors tenu de vous proposer une solution d'hébergement temporaire ou un relogement adapté à vos besoins et possibilités. L'hébergement temporaire doit être gratuit et doit correspondre aux besoins de l'occupant, qui ne supporte que les charges liées aux consommations d’énergie (eau, gaz, électricité). 🏨

Pour un relogement définitif en cas d'interdiction définitive d'habiter, le propriétaire doit verser une indemnité équivalente à trois mois du nouveau loyer pour couvrir les frais d'emménagement. Si le propriétaire ne respecte pas son obligation d'hébergement ou de relogement du locataire en cas d'insalubrité, la collectivité publique (la mairie, le préfet ou l'EPCI) prend le relais et prend les dispositions nécessaires pour assurer votre hébergement ou relogement. 🏘️

Le coût de cet hébergement ou relogement sera ensuite refacturé au propriétaire défaillant. Il n'y a pas d'expulsion automatique en cas d'insalubrité. En tant qu'occupant de bonne foi, vous ne pouvez pas être expulsé si aucune offre de relogement adaptée n'a été faite. Vous avez des droits qui vous protègent. Le bail est prorogé de la période des travaux si vous réintégrez le logement. 🔒

L'obligation de payer le loyer résiduel 💳

Tant qu'il n'y a pas eu de décision judiciaire ou administrative officielle (comme un arrêté d'insalubrité), vous êtes tenu de continuer à payer votre loyer et vos charges. Seul un juge des contentieux de la protection peut décider de réduire le montant du loyer ou d'en suspendre le paiement jusqu'à la réalisation des travaux. Il peut également prononcer la consignation des loyers. ⚖️

Qui peut vous accompagner dans vos démarches ?

Face à des problèmes de logement, de nombreux acteurs peuvent vous soutenir et vous accompagner à chaque étape de vos démarches. Vous n'êtes jamais seul. Comme on dit, l'union fait la force ! 💪

Emoji benefice 0
ADIL (Agence Départementale d'Information sur le Logement)

Les ADIL sont des associations dont la mission est d'offrir des conseils juridiques gratuits et neutres sur toutes les questions liées au logement. Elles peuvent vous aider à comprendre vos droits et devoirs, à analyser les désordres, et à identifier les démarches à entreprendre, y compris pour déterminer si le problème relève du locataire ou du propriétaire. Vous pouvez les contacter par téléphone ou consulter leur site web. 📞

Emoji benefice 1
CAF ou MSA

Si vous bénéficiez d'une aide au logement, la CAF (Caisse d'Allocations Familiales) ou la MSA (Mutualité Sociale Agricole) est votre interlocuteur privilégié. Ils peuvent vérifier la conformité de votre logement aux normes de décence et, si nécessaire, suspendre le versement de l'aide au propriétaire pour l'inciter à agir.
Le constat de non décence à la CAF peut déclencher des mesures importantes. 💼

Emoji benefice 0
Mairie / SCHS / ARS / Préfecture

Ces autorités administratives sont compétentes en cas de signalement d'insalubrité des logements. La mairie, via son Service Communal d'Hygiène et de Santé (SCHS), est souvent le premier point de contact. L'Agence Régionale de Santé (ARS) intervient pour les risques sanitaires avérés. Le préfet prend les arrêtés d'insalubrité. 🏛️

Emoji benefice 1
Pôle départemental de lutte contre l'habitat indigne (PDLHI)

Il s'agit d'instances départementales qui regroupent divers partenaires (DDT, ARS, CAF, MSA, ADIL, etc.) pour examiner les dossiers complexes d'habitat indigne et coordonner les actions. 🤝

Les associations de défense des locataires 🛡️

De nombreuses associations peuvent vous apporter un soutien précieux :

  • CNL (Confédération Nationale du Logement), CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie), DAL (Droit Au Logement), CGL (Confédération Générale du Logement), AFOC (Association Force Ouvrière Consommateurs) : ces associations de défense des locataires offrent soutien, conseils et accompagnement dans vos démarches. 🏠

  • SOLIHA (Solidaires pour l'Habitat) : cet organisme peut apporter un appui pour déterminer la non-décence et aider à la réalisation des travaux, notamment pour les propriétaires qui souhaitent remettre leur logement aux normes.

  • ANAH (Agence Nationale de l'Habitat) : l'ANAH accorde, sous certaines conditions, des subventions aux propriétaires pour réaliser des travaux de réhabilitation. Des dispositifs comme les OPAH (Opérations Programmées d'Amélioration de l'Habitat) peuvent également offrir une gratuité du montage des dossiers de subvention et des majorations financières. 💰

Vous pouvez également trouver un Point-Justice près de chez vous via l'annuaire de la Justice. Ces lieux d'accueil gratuits offrent une information de proximité sur vos droits et devoirs et regroupent divers professionnels du droit et associations. 📍

👉 Trouvez un Point-Justice près de chez vous : annuaires.justice.gouv.fr

Foire aux questions (FAQ)

Voici quelques réponses à vos questions en rapport avec l'indécence ou l'insalubrité d'un logement. Si besoin d'aide, n'hésitez pas à nous contacter.

Une autre question ? Contactez-nous.

Conclusion

Faire face à un logement dégradé, qu'il soit non-décent ou insalubre, est une épreuve, mais des solutions existent pour vous soutenir. Ne restez pas isolé face à cette situation. Savoir ce qu'est un logement insalubre et connaître ses droits représente déjà un grand pas vers la solution. 🚀

Votre premier pas consiste à informer votre propriétaire par courrier recommandé, en détaillant les problèmes. Un modèle de lettre pour logement insalubre peut vous aider dans cette démarche. Si cette action n'aboutit pas, tournez-vous sans hésiter vers les bons interlocuteurs : la CAF ou la MSA si vous êtes allocataire, le service d'hygiène de votre mairie ou l'ARS, ou l'ADIL pour des conseils juridiques.

Vous avez des droits importants en tant que locataire, notamment la suspension du loyer en cas d'arrêté d'insalubrité et le droit à un relogement. La loi pour un logement insalubre vous protège et vous donne des recours. N'attendez pas pour agir : un logement décent est un droit fondamental, et des dispositifs sont là pour vous aider à l'obtenir. Le nettoyage d'une maison ou d'un appartement insalubre peut parfois s'avérer nécessaire, mais votre sécurité et votre santé passent avant tout. 🏠

Nos autres articles