Faut-il laisser une clim tout le temps en mode chauffage ?
Faut-il laisser tourner une clim en permanence en mode chauffage ?
#Je m’informe 💡25 nov 2025
Alexandre Demange
Faut-il laisser la clim réversible tourner en continu ? Tout dépend de l’isolation, de la consigne et de votre présence. Comme le chauffage pèse environ 66 % des dépenses d’énergie d’un foyer, de bons réglages (modulation inverter, baisse la nuit, zonage) font toute la différence.
Résumé express : continu ou par plages ?
La question revient chaque hiver : vaut-il mieux laisser la clim réversible tourner en continu, ou la piloter par plages ? 🤔
Le chauffage pèse environ 66 % des dépenses d’énergie d’un foyer ; vos réglages ont donc un impact direct sur la facture. 💶
Une PAC air‑air moderne inverter peut être très sobre en régime stabilisé, à condition que le logement conserve bien la chaleur, que la consigne reste raisonnable (19–20 °C) et que l’appareil soit correctement dimensionné. À l’inverse, chauffer 24 h/24 une maison fuyarde, avec une consigne élevée et des pièces vides la moitié de la journée, alourdit la note sans améliorer le confort. 😊
En pratique : on baisse légèrement la nuit et en absences, on zonifie les pièces réellement occupées, et on laisse l’inverter moduler en douceur lorsqu’on est présent. L’objectif n’est pas de chauffer pour rien, mais d’éviter les à‑coups et de rester dans la meilleure zone de rendement de l’appareil.
Comment fonctionne une clim en mode chauffage ? 💨♨️
Le principe PAC air‑air, simplement 💨
Une clim réversible est une pompe à chaleur air‑air. Elle prélève des calories dans l’air extérieur et les transfère à l’intérieur via l’unité intérieure. Son efficacité s’exprime par le COP : un COP = 3 signifie qu’avec 1 kWh d’électricité, on fournit 3 kWh de chaleur. 🙂
Il est également possible de connaitre le rendement d’une PAC en mode chauffage sur une saison hivernale avec le SCOP, le COP saisonnier. Sa valeur est affichée sur l’étiquette de la pompe à chaleur.
Vous pouvez consulter ce tableau de Selectra pour connaitre la classe énergétique associé à un SCOP.
Ce qu’il faut retenir : le COP varie avec la température extérieure, le débit d’air, l’encrassement des filtres et la qualité de la pose. Plus l’air dehors est froid et humide, plus le COP baisse. ❄️
Les modèles inverter ne fonctionnent pas en tout‑ou‑rien. Le compresseur module sa vitesse pour maintenir la consigne avec une puissance adaptée. En régime stable, cette modulation est généralement plus économe que des cycles fréquents marche/arrêt qui créent des pics de puissance, du bruit et un inconfort de soufflage. 😉
### Les limites à connaître ⚠️
Continu : dans quels cas c’est pertinent ? ⌚
Il existe des situations où un fonctionnement quasi permanent se défend. L’idée n’est pas de chauffer inutilement, mais de laisser l’inverter travailler à bas régime.
Cas typiques favorables :
Quand le continu fait exploser la facture ? 📈
À l’inverse, beaucoup de configurations rendent le mode permanent inutilement coûteux.
Signaux d’alerte :
La bonne méthode : consigne, programme, zonage ✅
La consigne 🎚️
En présence : visez 19–20 °C dans les pièces de vie, pas plus.
Nuit / absence 2–12 h : −1 à −2 °C plutôt que couper, si l’isolation est correcte.
-** Absence longue** : 16–17 °C pour éviter une maison glaciale et une remontée coûteuse.
💡Astuce : au petit matin, pré‑chauffez 30–60 min avant le lever pour retrouver la consigne confort sans pic. ⏰
Le programme
Exemples chiffrés pour se repérer 👀
Exemple 1 : occupation en journée, logement isolé
Besoin moyen : 4 kW de chaleur pendant 10 h d’occupation.
Si on maintient 10 h “à vide” à 2 kW, on ajoute ≈ 7,1 kWh élec.
À 0,23 €/kWh, cela fait ≈ 1,63 €/jour, soit ≈ 196 €/saison (120 jours).
Exemple 2 : logement fuyant, consigne élevée
Climat & bâti : adapter la stratégie 🏡
Zones climatiques (indicatif) ⛅
H1 (Nord/Est, hivers froids) : COP plus bas, privilégiez plages optimisées, pré‑chauffage ciblé, et isolation au cordeau.
H2 (Ouest/Centre) : compromi, un continu doux peut se défendre dans un logement performant.
H3 (Sud/Méditerranée) : COP favorable l’hiver, modulation très efficace, attention aux vents et à l’orientation des unités.
Typologies de logement 🏘️
Réglages fins : 8 leviers concrets ⚙️
Entretien : le meilleur kWh est celui qu’on ne gaspille pas 👍
Ce que vous pouvez faire :
Filtres : aspirer et laver toutes les 3–4 semaines en saison.
Batteries intérieures : dépoussiérer prudemment si accessibles.
Unité extérieure : dégager feuilles/neige, conserver une bonne ventilation.
Ce que fera le pro :
L’inverter : pourquoi la modulation change tout ? 🌡️
Grand froid et humidité : le COP baisse, et l’unité extérieure déclenche des cycles de dégivrage. Pendant ces séquences, le ressenti peut chuter et la consommation augmenter.
Surdimensionnement : un split trop puissant a du mal à moduler bas. Il “pulse” (micro‑cycles), souffle chaud puis s’arrête, ce qui gâche l’intérêt du continu.
Distribution d’air : une bouche mal orientée peut brasser un mur froid au lieu de la zone de vie. Résultat : stratification et gaspillage.
Logement bien isolé (combles/murs/fenêtres soignés), infiltrations limitées, pièces occupées toute la journée. L’inverter maintient 19–20 °C avec un filet de puissance.
Climat doux (hiver souvent à 4–12 °C). Le COP reste favorable et la modulation efficace.
Grand séjour ouvert (open‑space domestique) correctement brassé : température homogène sans pics de soufflage.
Besoins santé/activité à température stable (télétravail sensible au froid, personne âgée, bébé) : éviter les baisses trop fortes est cohérent.
Dans ces cas, on ne “chauffe pas pour rien” : on stabilise la température avec une consigne modérée et une maison étanche. 🧠
Absences longues : chauffer 24 h/24 un salon vide 8–10 h/jour n’a pas de sens.
Isolation faible : l’appareil compense en permanence des pertes d’air.
Consigne élevée : chaque degré au‑dessus de 19–20 °C majorera la conso.
Trop de splits allumés : mieux vaut zoner que chauffer toutes les pièces.
Dans ces cas, passez d’une logique “toujours on” à une programmation zonnée, avec des consignes adaptées selon l’occupation. 🔁
Utilisez la programmation hebdo de la télécommande/app.
Planifiez des plages confort aux heures d’occupation et éco le reste du temps.
Limitez les écarts : de petites variations permettent à l’inverter de rester dans sa zone d’efficacité.
Le zonage
N’allumez pas tous les splits si seules 1–2 pièces sont occupées.
Fermez les portes des pièces non chauffées pour concentrer la chaleur (sauf contrainte de retour d’air).
Avec un gainable, utilisez les volets motorisés et des plages horaires par zone.
Besoin moyen : 5–6 kW en présence.
COP utile 2,3 (froid + humidité) d’élec ≈ 22–26 kWh pour 10 h.
En continu 24 h/24, absences 10 h à 3 kW ≈ 13 kWh élec en plus/jour.
Sur 120 jours ≈ 360 kWh supplémentaires ≈ 83 € (à 0,23 €/kWh).
Le message n’est pas “couper tout le temps”, mais adapter : baisse modérée la nuit, éco en absence, et continu doux seulement si l’enveloppe le permet. 👍
Appartement récent : faibles pertes et donc modulation efficace et écarts faibles entre confort/éco.
Maison ancienne non rénovée : pertes élevées donc, évitez le 24 h/24, ciblez les plages utiles et traitez les fuites d’air.
Grand open‑space : bon brassage donc continu doux possible avec consigne raisonnable.
Vitesse ventilateur : laissez Auto en chauffage, ajustez si courant d’air ressenti.
Orientation des volets : soufflez loin et légèrement vers le haut pour brasser, pas sur les occupants.
Consigne stable : évitez les yo‑yo de 3–4 °C qui dégradent la modulation.
Verrouillage chambres : 17–18 °C la nuit, portes fermées ; le séjour reste à 19–20 °C.
Pré‑chauffage : anticipez 30–60 min. Un démarrage doux vaut mieux qu’un “boost”.
Sonde : évitez de placer l’unité face à un rayon de soleil ou dans un couloir froid.
Mode Silence : en soirée/nuit, limite le débit et améliore le ressenti thermique.
Compensation météo (si dispo) : certaines PAC adaptent la puissance à la température extérieure.
Contrôle d’étanchéité et charge du fluide.
Débit d’air, sondes et ΔT soufflage.
Vérification des liaisons isolées, du condensat, mise à jour des paramètres.
➡️ Bénéfice : une machine propre module plus bas, tient mieux la consigne, et consomme moins. ✅
Installation : dimensionnement & pose, la base 🛠️
Dimensionnement 📐
Trop petite : tourne à fond, souffle trop chaud, s’use plus vite.
Trop grande : cycle sans cesse, consomme plus, brasse mal.
Méthode simple : estimez le besoin pièce par pièce (surface, HSP, baies, orientation, isolation) pour viser la puissance juste.
Prix du kWh : contrat électricité, option HP/HC, puissance souscrite. ⚡
Repères utiles (ordre de grandeur) 📐
Logement récent : 60–90 kWh/m²/an (chauffage).
Isolation moyenne : 120–180.
Ancien non rénové : 200–300+.
Coût = (besoin annuel) / (SCOP) x (prix kWh). Un SCOP 3,2 au lieu de 2,4 réduit la partie électricité d’environ 25 % à besoin constant.
Optimiser le contrat 🧾
Comparez offres et indexations.
Évaluez l’intérêt des heures creuses selon vos horaires.
Ajustez la puissance souscrite pour éviter le surcoût d’abonnement.
Check‑list “quick wins” avant l’hiver ✅
✅ Nettoyer les filtres et déboucher les entrées/sorties d’air.
✅ Calfeutrer bas de portes, joints de fenêtres, trappe de combles.
✅ Programmer des plages cohérentes avec vos habitudes.
✅ Vérifier l’orientation des volets et la vitesse Auto.
✅ Dégager l’unité extérieure (feuilles, neige, objets).
✅ Baisser la consigne d’1 °C à l’essai : souvent indolore côté confort, gagnant côté facture.
6 idées reçues à corriger
“Il faut tout couper dès qu’on s’absente 1h” : faux. En dessous de 2–3 h, une baisse modérée suffit souvent.
“Plus je souffle fort, plus ça chauffe vite” : pas toujours. La sensation peut baisser si l’air est trop rapide.
“Un grand split, c’est mieux” : Non. Trop gros = cycles, visez la puissance juste.
“19 °C, c'est froid” : avec un débit bien réglé, 19–20 °C donnent un excellent confort.
“Le mode éco ne sert à rien” : il réduit la puissance appelée et stabilise la conso.
“La clim assèche toujours l’air” : en chauffage, l’air peut se dessécher, surveillez l’humidité et ajustez légèrement si besoin.
Dépannage rapide : que faire si… 🧑🔧
Ça souffle froid par moments : probable dégivrage. Laissez finir la séquence ; évitez de changer la consigne en plein cycle.
Confort insuffisant : vérifiez filtres, volets, vitesse, consigne, portes. Si ok : possible surdimensionnement/sous‑dimensionnement ou mauvaise pose, il faudra faire diagnostiquer.
Faut‑il laisser tourner une clim en permanence en mode chauffage ? ⌚
Non dans la majorité des cas. Laissez moduler en présence, éco 16–17 °C en absences longues, −1–2 °C la nuit. Le continu se défend seulement si isolation et occupation sont favorables.
Combien consomme une clim réversible en chauffage par heure ? 💸
Un split fixe tourne souvent autour de 600 W en moyenne, soit environ 0,12 €/h au tarif de référence, mais la valeur varie selon COP, température extérieure et consigne.
Vaut‑il mieux éteindre la clim la nuit ? 🌙
En logement bien isolé, une baisse modérée est plus efficace que l’extinction totale, qui peut coûter plus cher au redémarrage. En logement fuyant, testez l’extinction si la chute naturelle est faible.
Pourquoi ma clim souffle parfois froid en hiver ? ❄️
Probable dégivrage de l’unité extérieure. Laissez la séquence se terminer. Si cela se répète, faites vérifier pose, débit d’air, filtres.
Un radiateur électrique coûte‑t‑il moins cher qu’une clim ? 🆚
Non, sauf cas particuliers. Un radiateur effet Joule délivre 1 kWh de chaleur pour 1 kWh électrique, quand une PAC air‑air en fournit 2 à 4 selon conditions.
Conclusion 💨
Non, il n’est pas utile de laisser tourner une clim en permanence dans la plupart des cas. La stratégie gagnante est hybride : on laisse moduler en présence, on baisse d’1–2 °C la nuit, on passe en éco en absence prolongée, et on zone intelligemment.
Le continu doux se défend si l’isolation est bonne, l’occupation réelle et la consigne modérée. Sinon, la programmation et le zonage gagnent à la fin. Et n’oubliez pas : un entretien soigné est souvent le meilleur investissement pour réduire la facture.